Bientôt le départ

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Essai du vélo avec les bagages À quelques heures du départ, la tension se fait sentir. Ce départ, j'ai dû le retarder de plusieurs jours, mais j'ai un billet non modifiable pour un ferry à Ancona sur la côte adriatique, et lui ne m'attendra pas. La première partie de mon voyage sera donc "ferroviaire" et c'est en prenant de trains régionaux italiens que j'espère rejoindre Ancona à temps, en souhaitant que les "capo treno" me laissent monter avec mon vélo bien chargé... C'est pas gagné, on verra ce soir où je devrai faire étape à Alessandria dans une auberge de jeunesse. Le trajet ne sera pas direct car il est plus facile de traverser l'Italie du Nord au sud que d'ouest en Est, à cause de la chaîne montagneuse des "Apenins". Ce sont donc 3 trains successifs qui me permettront de rejoindre mon étape de ce soir !

Les voies d'Alessandria

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Le départ est toujours un moment un peu particulier et c'était chouette de le partager avec un ami venu pour cette occasion.
Les "capo treno" ont été bienveillants et je n'ai pas rencontré de difficultés pour mettre le vélo dans le train. En général il y a juste derrière la locomotive un espace réservé pour les vélos dont le seul problème est d'être accessible par 3 marches difficiles à franchir avec 30 kilos à boût de bras ! Pour être en règle il faut s'acquitter d'un supplément "bici al seguito" qui coûte 3,50€ et valable pour une journée entière.
Donc bien arrivé à Alessandria lundi soir où il a seulement fallu parcourir 1 ou 2 km pour rejoindre l'auberge "Il Chiostro" qui se trouve dans un ancien cloître. Une belle surprise et un accueil chaleureux aux cyclistes voyageurs.
Un tour dans la ville où la modernité côtoie une vielle citadelle, une traditionelle pizza, et il était temps de prendre un peu de repos...

À travers la plaine...

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C'est à pas de loup vers 5 heures du matin de ce mardi 16 avril que me suis faufilé en dehors du cloître : une ambiance particulière au milieu des vielles pierres qui évoquait la magie des lithurgies nocturnes du Mont Athos .
5 heures du mat' ce n'était pas vraiment ce dont je rêvais, mais je voulais faire mon possible pour attraper à temps le bateau à Ancona. Ce départ matinal a cependant permis de tester l'éclairage de ma bicyclette ! J'ai pris des trains à travers la plaine du Pô, à la hauteur de Voghera, avec ses champs au soleil levant, et j'ai continué ma nuit emporté par le sommeil et les trépidations de la motrice. Après presque une journée de voyage et quelques tours de roue, je suis enfin arrivé à Ancona avec de l'avance, ce n'était cependant pas de trop pour trouver où dormir : tous les camping fermés, hôtels chers et sans emplacement pour mon vélo. Heureusement j'ai trouvé une petite pension "affittacamere Euro" en plein centre avec un bon accueil et une place pour le vélo ! La journée de mercredi a permis de faire une vingtaine de Km dans les hauteurs d'Ancone, et de trouver un marchand de vélo pour faire quelques ajustements concernant les bagages et la bicyclette... J'y reviendrai dans un billet consacré au vélo.
Ce jeudi midi, c'est enfin l'embarquement vers Patras : arrivée prévue demain après-midi, mais sur le ferry c'est déjà la Grèce avec les odeurs, les dialogues et la musique.

À bientôt et "γεια σας"

Vers l'autre rive

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Au départ d'Ancona, j'avais un billet en classe "pont", mais au final j'ai pu m'installer à l'interieur du ferry pour la nuit, entre les rangées de sièges avions. Heureusement, car il faisait frais et le pont était recouvert d'un film poisseux de mazout mélangé d'embruns, qui rendait le bivouac marin peu agréable et salissant.
Aujourd'hui pourtant, l'odeur de mazout et d'embruns est comme une "madeleine de Proust" qui évoque ces traversées en ferry à l'époque où les avions étaient onéreux. Une émanation surgie du passé qui rapelle le temps des destinations vers Ibiza, Formentera, Ios, Heraklion puis Matala, dans les années 70. Elles étaient synonymes d'aventure, de liberté et c'est des impressions de ces voyages là que je retrouve en cheminant avec mon vélo bleu.

Les machines crachaient leur épaisse fumée noire en même temps que les rayons du soleil se couchaient lentement sur les vagues et après quelques heures de sommeil c'est dans l'après midi du vendredi 19 avril que je suis arrivé à Patras par un temps couvert.

Hai voluto la bicicletta?

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... E adesso pedala !

C'est ce que j'ai fait.
J'avais souvent entendu cette expression italienne ; maintenant j'étais au "pied de la route" avec mon vélo et ses bagages, plus de 30 kg en tout.
Patras n'était pas vraiment un lieu de villégiature, plutôt un cauchemar à traverser pour trouver sa route.
Celle que je cherchais, c'était l'ancienne route nationale qui longeait la mer jusqu'à Corinthe. J'ai traversé des zones portuaires, contourné des ronds point, me suis égaré vers des échangeurs autoroutiers, pour enfin rejoindre d'agréables petites routes qui serpentaient le long du litoral.
Le vélo bleu m'a emmené sur près de 40 km avant de trouver une place où planter la tente au bord de l'eau.
Un petit camping inatendu, qui semblait fermé mais où on pouvait cependant s'installer.
C'était une aubaine, car en cette saison les structures d'accueil étaient rares.
À propos de camping, ici pas de stress : on s'installe, et tranquillement le lendemain, ou plus tard encore, on envisage d'éventuelles formalités, peut être. Ce qui est cadré et chronomètré chez nous est ici d'une importance relative. Ça ne veut pas dire que les choses ne se font pas, mais elles se font dans un autre état d'esprit.
J'ai donc installé ma tente près du rivage et emporté par le son des vagues qui effleuraient les galets, et des tours de roues sans fin, je me suis laissé gagner par le sommeil.

Le jour suivant, le ciel était dégagé mais avec un vent frais plein Est. J'allais justement à l'est. J'ai réalisé qu'à bicyclette ce ne sont pas seulement le poids des bagages, la dénivelation, mais aussi le sens et la force du vent qui comptent. Ici pas moyen de tirer des bords pour pénétrer peu à peu dans le golfe de Corinthe et rejoindre l'étroit canal qui relie la mer Ionienne à la mer Egée. Aussi c'est contre le vent que j'ai pédalé toute la journée. Les km s'enchaînaient, la fatigue s'accumulait, le bivouac de la nuit près de l'eau avait été frais et pas reposant et aucun point de chute en vue. Il était temps de s'arrêter pour étudier les choix possibles : bivouac, chambre chez l'habitant dont aucun ne repondait à mes appels. Pas de solutions. La situation devenait compliquée. J'étais dans mes pensées quand soudain apparut, surgie de je ne sais où une silhouette menue sur un vélo chargé comme un mulet. C'était Claire, une jeune française qui voyageait à vélo depuis 1 mois et demi avec plus de 2000 km. On était dans la même galère et unissant nos efforts nous avons choisi de rejoindre le bourg de Xylocastro à environ 20 km pour partager une chambre dans le seul hôtel disponible ce jour là. S'encourageant mutuellement - enfin c'est surtout Claire qui m'encourageait avec l'énergie de ses 20 ans - c'est à bout de souffle et affamé qu'après 80 km contre le vent j'ai enfin rejoins l'hôtel. Le lendemain j'ai continué la route vers Corinthe et son canal, puis le port du Pirée où j'avais rendez-vous avec le "BlueStar" pour Amorgos.
L'île mythique de la mer Egée était à quelques heures de bateau.

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